lundi 19 avril 2010

Le cul de ma femme mariée - Chapitre 1

Didier de Lannoy
« Le cul de ma femme mariée », roman, Quorum, 1998...
El culo de mi mujer casada - De kont van mijn getrouwde vrouw - Evunda ya mwasi na ngai ya libala
Extraits

1



Un jour, quand elle était toute petite, on l’appelait (son père) “culo de melocoton”. Ce n’était pas encore du cul. Pas même de la fesse. C’était de la brioche, de la mie de pain, de la joue de première communiante.

Aujourd’hui 4 septembre (ou plutôt c’était hier, la nuit dernière) (on avait fêté Grégoire et Rosalie dans les bistrots de Matonge, jusqu'à 3 heures du matin), j’ai construit le mur de Schengen avec des taies d’oreiller. Qu’est-ce qu’elle a bien pu faire encore ? qu’est-ce qu’elle a bien pu dire? J’avais sûrement d’excellentes raisons.

Tu sais quoi ? (Il faut bien commencer par quelqu’un, quelque part, un jour ou l’autre). Un collègue de bureau, André Faucheur, m’invite au restaurant. C’est lui qui paie. Je peux venir avec Madame si je veux...

C’est son psychologue (ou sa maman ? mais elle est morte, sa maman, non ? son père s’est remarié) qui lui a conseillé de se faire des amis.

Les habitants de Rixensart et leur bourgmestre sont en effervescence depuis l’annonce de la création dans leur commune d’un futur centre pour candidats réfugiés politiques.

Le pont de la rivière Kwaï, 14h 45. On vend de la crème à la glace au pied du Résidence Palace. Glacier Sandruma (ou quelque chose comme ça). Camionnette blanche et ballons de toutes les couleurs. Pommes rouges, citrons jaunes et boudins noirs. Jingle Bells. Y a-t-il des enfants dans la Fonction publique ? à la fraise ou au chocolat ?

Il faut bien se faire la conversation, non ? C’est aussi ça la vie d’un couple, eh ! trouver des choses à se dire. Et ce n’est pas toujours facile. On peut manquer d’inspiration, de disponibilité, de sel, de poivre et de ketchup. Le lendemain matin. En début de semaine. Après 15 ans de vie commune. A Pâques ou à la Trinité.

Et si je lui disais:

- C’est fou ce que je pense à toi quand je suis payé tous les mois de l’année pour m’emmerder 8h06 par jour au ministère (quand je descends à la mine chercher la viande de chasse pour nourrir la famille nombreuse ?) (moins 30 minutes de pause syndicale) !

Elle me répondrait:

- Tu n’as vraiment rien d’autre à faire ? Tu ne pourrais pas travailler ? comme tout le monde !

- Non. Mais je serai dehors à 16h02, pile. Et n’oublie pas de venir me chercher, dans ta Renault 19 immatriculée PCV 783, tous les jours (et aussi le mercredi après-midi) !

L’anticyclone des Açores se recentre sur nos régions. Le Pape reprend peu à peu ses activités. Les chefs d’entreprise allemands retrouvent le moral.

(Lentement, mais ça démarre) (éviter l’hydrocution) (n’effaroucher personne) (ça se met en place, prudemment, par bribes)[1].



[1] Et si je commençais directement par le chapitre 2 ? (Ou le 21) (ou le 26) (le tram 29) (ou le bus 41) ? Le chapitre premier est toujours inutile ? Et toute la première moitié du roman aussi ?

Le cul de ma femme mariée - Chapitre 2

Didier de Lannoy
« Le cul de ma femme mariée », roman, Quorum, 1998...
El culo de mi mujer casada - De kont van mijn getrouwde vrouw - Evunda ya mwasi na ngai ya libala
Extraits

2


- Un instant !

Monsieur Longue est mort. Des parfums ne font plus frissonner ses narines. C’est la nouvelle du jour (pour une semaine encore).

Monsieur Longue, né le 19 novembre, entre 2 guerres, jeune retraité.

Monsieur Longue, la terreur des agents nouvellement recrutés. Monsieur Longue (quelques vertus bien placées) (des verrues sur le menton) qui aurait tant aimé être reconnu (et craint !) par tout le monde comme un agent très secret de quelque chose d’important: tueur des supermarchés Delhaize (d’Alost, d’Overijse et du Brabant wallon)[1], dénonciateur agréé, calomniateur patenté, indicateur stipendié de la Sûreté de l’Etat (ou du Comité supérieur de contrôle) (de l’Opus Dei, de la Sainte Loge, de l’Union Minière du Haut-Katanga et de la Fondation Alzheimer) (de la confrérie de la Bienheureuse Anne de Barthélémy, de la confrérie Saint-Vincent et de l’Archiconfrérie de Notre-Dame du Suffrage), empêcheur de faire l’amour à l’américaine sur le capot tiède des voitures de service (au parking du quatrième sous-sol du Résidence Palace), mâle dominant et surveillant général de la hauteur des talons de chaussures du personnel contractuel, gardien des cendriers du Parlement européen (habituellement déguisé en lecteur assidu du Journal Officiel ?).

Monsieur Longue, qui aurait tant aimé être quelque chose d’important (pour quelqu’un, quelque part) ! est mort.

André Faucheur me fait savoir que le déjeuner prévu pour aujourd’hui n’est pas remis à plus tard[2]. Rendez-vous au crématorium de Wilrijk, lundi prochain à 10h45. Près d’Antwerpen.

Si tu fais des courses ce matin, n’oublie pas de m’acheter quelques pots de fromage blanc (maigre) ou du yoghourt (maigre) (pour mon régime et mon PC). Et des lunettes aussi !

- ...

- Autre chose, je voudrais que tu me dises: quel âge a ma voix au téléphone ?

- ...

- Et si je porte un costume 3 pièces (bleu métallique avec une cravate rose assortie[3])

- Au téléphone ?

- Bien sûr ! (tu me vois porter ça à la maison ? au bureau !).

N’importe quoi ! Tous les premiers jeudis du mois, à la même heure, Big Brother allume un incendie dans les bâtiments publics du Royaume fédéral de Belgique. Sirène assourdissante. Eclair orange. Yeux verts et paupières violettes. Secousses sismiques. Eruption volcanique. Viol ! Orgasme nucléaire. Fureur bleue. Colères grises. Quelques longues secondes de coma, d’hystérie. On est tous morts. Flashés, matés. Et puis soudain ça disparaît. L’exercice est fini. Il pleut de l’eau bénite. Tiède. Un grand silence s’installe, hagard, hébété. Fragments de lave. Poussières chargées de gaz. Herpès. On reprend son souffle, prudemment. Les tympans se décollent. On recommence à respirer. On est toujours vivant. On les enterrera tous !

(Ne rien précipiter) (manger lentement) (ne pas se découvrir) (mâcher consciencieusement) (laisser la porte ouverte) (planter des choux) (allumer des loupiotes).

André Faucheur me conduit dans une pizzeria. Près de la rue Belliard. Je commande un pavé de boeuf.

- ...

- Avec des frites, évidemment !

Je prends 2 bières aussi. Et même un café ? (il a pris de l’eau minérale). Je tiens à payer ma part. 500 francs et quelques (belges).

- Sinon c’est moi qui lui devrais, non ?

- Et lui, qu’est-ce qu’il a commandé ?

- Des rognons, avec une sauce au vin. [4]

- ...

- Comment tu veux que je le sache ? il ne m’a pas laissé tremper le cul dans son assiette.

(Lentement, pièce par pièce, par petites touches successives) (ni cris perçants, ni gestes brusques) (s’habiller jeune) (jeans troués, vareuses de foot, baskets) (semelles clignotantes ?) (s’asseoir par terre) (rouler ses clopes) (raconter des histoires) (de tout le monde) (et de tous les jours) (ne pas tourner la tête) (ne pas quitter des yeux).

J’espère que le cul de ma femme mariée me rapportera beaucoup d’argent. 350.000 francs (belges)! nets d’impôts! à verser au compte n°310-0643772-69 de la Banque Bruxelles-Lambert, agence d’Etterbeek-Cinquantenaire, avenue de Tervuren, 10, boîte 4, B-1040 (station de métro Mérode).

J’aime les culs généreux, qui distribuent.

C’est que ça coûte cher de creuser des tunnels (les tunnels n’arrivent pas toujours quelque part, un jour ou l’autre) (fouilles archéologiques, enquêtes généalogiques, dépistage du sida, inventaire de l'amiante et forages pétroliers) (recherche de la Toison d’or, des sources du Nil, de l’Eldorado, du Far West, du Klondike, de la Terre promise, du Paradis perdu et des Lieux Saints) (conquête de la Lune et de l’Everest) (les boues à évacuer, les squelettes d’iguanodons, les carcasses de troufions et de chevaux morts pour la patrie reconnaissante, les cimetières et les fosses septiques, les conduites de gaz et les câbles du téléphone, les pipe-lines de l'Otan) (craquements inquiétants, risques d’éboulement, coups de grisou) (inondations, asphyxie, crises d’hystérie)[5].

La clandestinité aussi: les papiers d’identité (qu’il faut absolument se procurer d’ici la fin de la semaine) (au Quick de la Porte de Namur) (au Thaï-Land ou au McDonald’s), les protections politiques, les amnésies policières, les absolutions présidentielles, les grâces sanctifiantes et les bénédictions apostoliques. Tout ça n’est pas donné.

14h58. Musiquette. Crèmes à la glace ! L’été respire encore. A peine.

Dans une heure et 4 minutes, j’éteins mon ordinateur, je grimpe dans ta bagnole, je rentre à la maison !

Sonnerie du téléphone. Je dégaine. Encore un cas de cadavre. Merde! celui-là, je me le garde. Un mort qui me ressemble. Je ne le diffuse pas. Nulle part ailleurs. Je ne le partage pas. Avec personne (surtout avec Viktor) (qui confond émeute et émotion) (décalcomanie et tatouage) (qui m’agresse de messages mélodramatiques) (la bave aux lèvres, la larme épaisse) (la braguette rutilante) (Eric transmet) (auxquels j’ai décidé de ne jamais répondre) (et qui voudrait peut-être que je lui présente toutes mes condoléances ? dans un emballage cadeau ? avec mes voeux les plus sincères) (surtout avec un k) (pour qu’il se reconnaisse) (pour qu’on le reconnaisse).



[1] Réseaux Stay Behind utilisés pour l’exfiltration des tueurs.

[2] Tu me recommandes de manger lentement, de roter avec modestie, de bien mâcher. Et de ne jamais parler la bouche pleine !

[3] Une cicatrice sur la mâchoire inférieure (et sur la partie supérieure du ventre), des traces de brûlure au dos de l’avant-bras droit, un gilet de corps thermique à petites manches, un slip bleu vif et des chaussettes bleu foncé ?

[4] Martin Nkita: C’est lent à démarrer ! Tu pourrais m’expliquer en quoi ça m’intéresse ce que vous avez mangé, ton collègue et toi, dans un restaurant italien, aux heures de midi ? et la manière dont tu t’habilles quand tu téléphones à ta femme mariée ?

[5] Les taupes attaquent ! et les cancrelats (les serpents verts, les rats jaunes, les scorpions blêmes).




Le cul de ma femme mariée - Chapitre 3

Didier de Lannoy
« Le cul de ma femme mariée », roman, Quorum, 1998...
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Extraits

3


Un autre jour, on a (bien) mangé des moules et on a (bien) fait l’amour. C’était gai ! On s’est (bien) régalés.

- Le retour d’âge ?

- Mais non, mais non ! Ce ne sont pas les pédophiles qui vieillissent, ce sont les enfants qui prennent de l’âge.

(Le démon de fin d’après-midi ?) (pour ma jeune femme mariée depuis 15 ans? ) (et plus).

La petite culotte de ma femme mariée, quand je me la mets sur la tête, on dirait un bonnet d’âne qui a perdu ses grandes oreilles.

D’ailleurs, la partie la plus intime de ses vêtements, ce sont ses cheveux.

Ses poils pubiens ? Une esthéticienne (enthousiaste !) (effrayée devant l’ouvrage ?) (pour le même prix ?) lui a posé la question:

- Vous êtes méditerranéenne ?

(Sourires empreints de modestie) (laisser pisser) (offrir à boire) (et des bonbons !) (se conformer) (légitimer) (mettre en confiance) (procéder en souplesse) (douceur et enveloppements) (ne pas montrer les dents) (risquer des confidences) (apprivoiser).

12h09. Je n’ai toujours pas téléphoné. Elle non plus.

- Tu as bien dormi jusqu’à quand ? Pourquoi tu ne me téléphones pas ? Quelles sont les nouvelles du village ?

- J’ai bien dormi jusqu’à 11 heures. J’attends que tu dépenses l’argent de l’Etat. Il n’y a rien de neuf au village.

- ...

- Mais oui, j’ai bien dormi! Je serai en forme ce soir !

(Ne pas sortir sa bite) (laisser venir la bête).

Quelle forme ? J’ai décidé de ne pas te parler des petits oiseaux, là-haut dans le ciel (manteau vert olive, jaquette rouge) (qui me chient sur la gueule sans même un mot d’excuses) ? J’ai décidé, aujourd’hui même, de passer sous silence nos regards (humides et brûlants ?) qui se croisent (les gueulantes qu’on se passe !) et nos mains qui s’étreignent (les insultes qui volent bas et les coups qu’on échange) ? J’ai décidé de t’écrire au sujet de ton cul !

Je ferai en sorte que l’on puisse croire que tu ne portes pas de petite culotte, ah!

- Elle va me flinguer, c’est sûr !

14h49. Le marchand de crème glacée fait jouer sa musiquette. Ma femme mariée a encore oublié de m’acheter une paire de lunettes, à 199 francs (belges!), chez Delhaize !

Dans une heure et 3 minutes, j’éteins mon ordinateur, je quitte mon bureau, j’enfonce ma carte dans la pointeuse, je grimpe dans ta bagnole, je rentre à la maison !

Nouveau coup de fatigue du Pape (voûté, les traits tirés).


Le cul de ma femme mariée - Chapitre 4

Didier de Lannoy
« Le cul de ma femme mariée », roman, Quorum, 1998...
El culo de mi mujer casada - De kont van mijn getrouwde vrouw - Evunda ya mwasi na ngai ya libala
Extraits

4


Hier, c’était dimanche. Je revenais de la boulangerie Riva, près de la place Flagey. J’avais une triste nouvelle à annoncer à ma femme mariée: il n’y aura plus de dommekes[1].

- Et pourquoi ça ?

- On n’en fabrique plus: il n’y a plus de clients, certains sont morts, d’autres ont déménagé, d’autres ont été placés dans des maisons de repos.

(Mise en jambes) (ne pas déconcerter) (insinuer, suggérer, imprégner) (souffler avant de mordre) (euphoriser) (séduire, enrober, hypnotiser) (lécher le rat avant de l’avaler) (tout cru !).

Depuis que je suis né, je n’ai jamais cessé de vieillir. Et dans 5 ans la recette sera oubliée (petit pain de seigle au raisin) (céréale cultivée sur les terres pauvres et froides de l'Ardenne rude et profonde, pour son grain et comme fourrage). Et pendant ce temps-là, la tempête tropicale Hortense frôle la Martinique, inquiète la Guadeloupe.

Lundi. Wilrijk. Four crématoire.

Verrouillage de la vessie. On se retient de tousser, de péter, de cracher, de smasher.

- Un instant !

Les portes de l’enfer ne s’ouvriront donc pas. Je suis vraiment très déçu. Pas de vent de flammes. Pas de bouffées de chaleur. Ni les rugissements de la purgation, les vagues déferlantes, le souffle du dragon, les toitures emportées par la tempête, les plate-formes pétrolières dérivant avec 67 personnes à bord, 14 croix arrachées et replantées à l’envers.

On ne voit rien. On n’entend rien. On ne sent rien (à peine une vague odeur de plastique brûlé) (une paire de lunettes ou des prothèses dentaires ? un anus artificiel). Des mouchoirs sont sortis (on se tamponne le bout du nez avec une pièce de tissu). Des cochons grognent. Des chouettes hululent. Des crocodiles vagissent. Des serpents sifflent. Des dindons glougloutent. Des lapins clapissent. Des canards cancanent. Des poules codèquent. Des chameaux blatèrent. Une alouette grisolle.

(Il y a des salles à manger. Il y a des chambres à coucher. Faut-il des endroits pour pleurer ? Ne peut-on pas baiser/manger/crever comme ça se présente, là où ça se trouve ?).

Des poules codèquent. Des chameaux blatèrent. Un ordonnateur (voix compassée de pédophile pasteurisé) procède. Des discours sont prononcés. Musique de salon de thé pour personnes (très) âgées (dans les années 50, en fin d’après-midi) (au Bon Marché) (à l’hôtel Métropole ou à l’Innovation). Personne n’applaudit.

- Un instant !

Des bouquets sont déposés. Des files sont ordonnées. Des têtes sont inclinées (devant une caissette en bois, un pot de chambre, un sac d’aspirateur)[2]. Une musique est diffusée. Des mains sont échangées. Les cendres de Monsieur Longue sont dispersées, cérémonieusement. Défense de marcher sur le gazon. Défense de picorer, de déterrer les vers, de creuser des tunnels. Interdiction d’allumer des feux, de pique-niquer, de s’embrasser, de faire l’amour sur les pierres tombales. Je me retiens d’éternuer.

(Et d’ailleurs, on ne disperse pas, on saupoudre).

(On dégurgite, on dégorge).

(On gerbe !).

La compagne de Monsieur Longue porte le deuil en rouge et noir (et ça lui va très bien).

Pas de voilette mais une superbe permanente, un soufflé au fromage de Hollande.

- Pourvu que ça tienne jusqu’à la fin de la cérémonie !

André Faucheur était présent. Venu disperser son tortionnaire. Venu disperser ses peurs.

(J’ai une vraie affection pour cet homme-là) (qui me hait bien) (je lui dirai un jour pourquoi) (je finirai bien par le savoir ?) (et ce n’est pas seulement parce qu’il lui arrive des histoires !).

- Un instant !

Moi, je m’enterrerai moi-même, c’est décidé ! Et dans un sac-poubelle (aux armes de Delhaize) ! Je ne revendique aucun cimetière (dont les promoteurs immobiliers) (ou le Comité d'acquisition territorialement compétent) (ne manqueraient pas de me déloger, tôt ou tard), ni même un caveau à décomposition rapide[3]. Je revendique mon droit à la décharge publique républicaine (je donne des instructions en ce sens à ma veuve, qui me lit) (salut Mère![4]). Et si les flics de ma mort s’y opposent, je revendique un enterrement Derby, produit blanc. Ceci est mon testament (parmi tant d’autres). Mais il me reste encore 11 ans à vivre. Moins un mois. Et le cul de ma femme mariée depuis 15 ans (et plus) à terminer. Longtemps.

14h20. Retour à Bruxelles-Brussel.

Cela fait plus d’une demi-journée que je n’ai pas touché la femme ! Depuis la nuit dernière (le matin on a plutôt tendance à se tirer la gueule) ! Dans une heure et 42 minutes, j’éteins mon ordinateur, j’enfile ma veste de cuir, je quitte mon bureau, je prends l’ascenseur, j’enfonce ma carte dans la pointeuse, je grimpe dans ta bagnole, je rentre à la maison !

- Ce soir, on fait l’amour ?



[1] D’après Marianne Berenhaut (isc) (infirmière-sculpteur-châtelaine !) (elle me presse, elle m’angoisse) (je dois absolument corriger ça !), on ne dit pas “dommeke” mais “podommeke”.

- Et on en trouve encore dans certaines boulangeries de Bruxelles-Brussel ! tu n’as qu’à mieux chercher (m’intime-t-elle) (avec un point d’exclamation rouillé au plus profond de la gorge).

[2] Le crématorium tourne à plein rendement. Au delà de sa capacité normale ? Les urnes funéraires sont remises aux héritiers dans un délai record, toutes cendres mélangées ?

[3] Ni la parcelle des Congolais (des adultères, des suicidés et des athées), au plus profond du petit cimetière de Tervuren.

[4] Renseigne-toi pourtant, donner mon corps à la science (à l’Institut d’Anatomie de l’Université libre de Bruxelles ou de la Vrije Universiteit Brussel !), ça peut te coûter combien ? Ça pourrait même te rapporter grand-chose, non ? Tous ces organes pourris, farcis, piégés qui vont leur péter dans la gueule. Le dos, la rate, le nez, la tête, l’estomac, le foie, les oreilles et les couilles. Les viscères, waow !